Notre Unité Pastorale

Homélie pour le 6e Dimanche du Temps Ordinaire

Chers frères et sœurs dans le Seigneur,

Le sage nous dit, dans la 1ère lecture : « Si tu le veux, tu peux observer les com­man­dements, il dépend de ton choix de rester fidèle. » Cette parole fait ressortir toute la liberté intérieure de l’homme. Il peut choisir, avec le risque, bien sûr, d’aller au-delà ou à l’encontre du bonheur voulu par Dieu, ce qui peut le conduire à une impasse. Alors, il faut trouver des repères pour faire le bon choix.

Dans l’Évangile, justement, Jésus continue son long discours (dont je ne vous ai lu que des extraits). Il rappelle que la loi de l’AT (les dix commandements, en par­ti­culier) demeure le fondement, mais que le Christ affine et intériorise pour éviter tout légalisme. Ainsi, suivre la loi doit venir du cœur, des ‘entrailles’ (pour utiliser le langage biblique). Encore une fois, c’est la liberté de l’homme qui est en jeu. Je vous donne un exemple tout bête : le feu rouge du trafic routier. Je peux le pren­dre comme contrainte et pester contre lui… ce qui ne changera rien à sa couleur ! Mais je peux aussi le considérer comme une protection pour éviter toute collision. Il devient alors un avantage pour moi.

Pour revenir au discours de Jésus, ce dernier nous invite à suivre ses directives du fond du cœur pour tendre à la perfection : « Soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait ! » Jésus, lui, a toujours insisté pour assurer qu’il faisait la volonté du Père. Ce n’était pas par contrainte, mais par amour pour nous comme pour son Père, ce qui nous mène au grand commandement de l’amour : Aimer Dieu de tout son être et aimer son prochain comme soi-même. Nous qui marchons à la suite de Jésus, nous sommes donc des disciples qui cherchent à aller au cœur de sa loi d’amour, à ce qui lui donne son sens et sa légitimité : le respect des autres qui trouve sa source dans l’amour de Dieu.

Vous me direz peut-être que c’est un idéal impossible à atteindre. Alors, faut-il abandonner ? Là, je pense que les deux lectures peuvent nous aider et nous ras­surer : c’est la sagesse même de Dieu qui nous est transmise. Personne n’est pré­destiné à faire le mal ou le bien. La notion de prédestination a été objet de que­rel­le entre théologiens au cours des siècles. Mais une chose est sûre : nous ne sommes pas des marionnettes dans les mains d’un Dieu puissant et potentat. Bien au contraire, Il vient au secours de notre peu de foi. Si nous sommes faits à son image, il faut bien que quelque chose en nous lui ressemble. St Paul parle « d’adultes dans la foi ». Normalement, nous le devenons dès la Confirmation ou la Promesse. L’Esprit du Seigneur est là qui nous encourage et nous fortifie. Sa force et sa sagesse est en nous dès le baptême et s’épanouissent au fur et à me­sure de notre croissance. Dans ce sens, je trouve nécessaire d’avoir passé la crise de l’adolescence pour promettre fidélité à Dieu à travers l’Eglise, par le sacrement de la confirmation ou une promesse publique, comme je l’ai vécu autrefois. Trop de gens y voient un aboutissement qui les libère de toute obligation religieuse et ont le sentiment d’avoir ‘fait leur devoir’… alors qu’il s’agit en fait d’une nouvelle étape dans la vie de foi qui dure toute la vie.

Frères et sœurs, il y a encore un aspect à prendre en compte : c’est celui de la communauté. Dans la 1ère lecture, même si Ben Sirac le Sage tutoie son interlocu­teur, il s’adresse au peuple d’Israël tout entier. St Paul parle de ‘nous’ au pluriel. Notre mentalité occidentale s’est beaucoup orientée vers l’individualisme et d’au­cuns pensent que la religion est une affaire privée. Si tel était vraiment le cas, je ne vois pas ce que nous sommes venus vivre ensemble maintenant. En réalité, nous sommes le nouveau peuple de Dieu rassemblé pour le louer et nous fortifier dans la foi. Dans ce sens, trois petits conseils pratiques en découlent :

·       éviter la colère et se mettre d’accord quand il y a divergence de vue ;

·       se garder de tout regard concupiscent et égoïste ;

·       respecter la parole donnée sans faire de faux serments.

Que l’Esprit du Seigneur nous accompagne dans cette démarche.

Amen.